Pour sauver les abeilles, nous devons leur concevoir de nouvelles ruches

Jean Riondet nous présente un article traduit en français d’un chercheur anglais, Derek Mitchell.

En apiculture, il faut accepter de se remettre en question. On lit régulièrement que les abeilles supportent mieux le froid que l’humidité et qu’il est indispensable d’aérer les ruches. Le chercheur anglais Derek Mitchell écrit dans l’article joint : « J’ai montré que la conception actuelle des ruches artificielles créait également des niveaux d’humidité plus faibles favorisant le parasite Varroa ».

Dans le cadre des échanges de pratique, cet article a toute sa place. Avez-vous une expérience concernant l’humidité dans les ruches?

Mais Derek Mitchell ne parle pas que l’humidité dans les ruches. Il conclut son article en écrivant : « Nous savons déjà que le simple fait de construire des ruches en polystyrène au lieu de bois peut considérablement augmenter le taux de survie et le rendement en miel des abeilles ».

L’un d’entre vous utilise-t-il des ruches en polystyrène ? Avec quels résultats ?

Derek Mitchell annonce des choses un peu fausse en préambule sur le varroa , il se développe aussi dans les ruches  dites naturelles ..humidité ou pas il agit .. peut être est il plus perturbé pour sa reproduction ? ( des études ? ) pour ce qui est de mon expérience puisque c’est le but du forum . J’utilise du polystyrène pour les mini plus , des ruchettes 6 cadres  pas de 10 cadres pour le moment . Avantages , effectivement des colonies bien mieux isolées , thermorégulation de l’essaim très bon été comme hiver  ou le sortie de l’hivernage est bien meilleur en moyenne qu’en ruchette bois  et je parle pas du poids pour mon vieux dos tout arthrosique ! ( raison importante pour utiliser pour moi du léger ) 

inconvénients  : fragile un coup de levé cadre malheureux et ça marque. , toit et rebords propolisé si pas protections   , il faut les peindre pour éviter ou ralentir la perte d’isolation au fur et à mesure des années ,nettoyage long et parfois fastidieux . La fausse teigne adore le polystyrène    À vous de juger  . Je les utilisent pour usage de transition pas sur toute l’annee pour éviter certains inconvénients 

Le Polystyrène n'est pas écologique et moins durable que le bois.On ne sais pas quoi faire pour recycler le polystyrène.

Effectivement c'est pratique pour les colonies avec un fort pouvoir isolant. Mais le plus naturel n'est-il pas le bois comme dans la nature avec un tronc d'arbre?

Et l'isolation est-elle si indispensable sachant que des colonies trouvent refuge dans des cavités en pierre et dans les trous de boulin de la cathédrale de Strasbourg?

 

Les réponses de Michel et de Bruno apportent un grand doute aux affirmations de Derek Mitchell.

La première, les ruches humides seraient moins touchées par le varroa. C’est possible mais comme le souligne Michel, il n’y a pas d’études sur ce sujet. Jean Riondet qui a proposé «l’excellent article d’un chercheur anglais» revient sur les affirmations de Derek Mitchell. «Sans doute maintenir un niveau élevé d’humidité dans les colonies et une température élevée durant toute la morte saison ne sont pas des paramètres sans risque. Champignons, bactéries… peuvent y trouver leur compte.»

La seconde, les ruches actuelles diminuent le taux de survie des abeilles. Cette affirmation est contredite par un bel exemple de Bruno, « des colonies trouvent refuge dans des cavités en pierre et dans les trous de boulin de la cathédrale de Strasbourg ». Par contre le «rendement en miel» des abeilles serait amélioré dans des ruches plus chaudes. Michel confirme qu’avec les ruchettes en polystyrène, «la sortie de l’hivernage est bien meilleure en moyenne qu’en ruchette bois ». En appliquant les principes de Marc Guillemain sur la sur-isolation des ruches, Jean Riondet écrit «Mes observations depuis quelques années sur les quelques ruches totalement isolées que j’ai mis en observation est que la consommation hivernale de miel est réduite, que le couvain en mars à la première ouverture est surabondant»

Il faut trouver son chemin entre la sur-isolation qui va provoquer une très forte humidité dans la ruche et la ruche équipée d’un fond de ventilation totale. Pour ma part, je fais hiverner les colonies avec une à deux partitions chaudes et réfléchissantes et j’introduis sous mes ruches en bois équipées avec un fond plastique Nicot avec ventilation totale des plaques d’hivernage dans lesquelles j’ai découpé une ouverture centrale de 12 x 16 cm.

Pour ma part en hiver je ferme les ruches fréquemment exposées au vent avec la plaque métallique fournie avec le plancher en bois. Et pour le reste qu'elles se débrouillent, la résistance au froid est aussi un critère de sélection.

Attention, le polystyrène facilite le travail des pics (qu'ils soient vert ou d'une autre couleur)

 

A titre personnel, j’ai la même position que Patrick et Bruno, je privilégie le bois. Mais je comprends parfaitement ceux qui utilisent le plastique ou le polystyrène pour leurs ruches surtout quand il s’agit de transhumer.

Y-a-t-il un lien entre ruche plus chaude et couvain au début du printemps ? Michel nous a fait profiter de son expérience, « la sortie de l’hivernage est bien meilleure ». Je suis allé consulter mon registre d’élevage.

Hiver 2017/2018. J’ai posé les réducteurs de plancher avec ouverture centrale 12x16cm en fin d’hiver, le 22/02/2018 car une période très froide était annoncée. Visite de printemps le 03/04/2018 et constat, une ruche avait 3 cadres de couvain, deux ruches avaient 4 cadres de couvain et une autre 6 cadres de couvain operculé.

Hiver 2018/2019. J’ai posé les réducteurs de plancher avec ouverture centrale 12x16cm en automne, le 29/10/2018. J’ai constaté lors de la visite de printemps le 31/03/2019 que deux ruches avaient 6 cadres de couvain operculé et deux autres 5 cadres de couvain operculé. En plus il y avait dans chaque ruche 1 à 2 cadres avec du couvain ouvert.

C’est un constat, pas une vérité, en mettant les plaques d’hivernage plus tôt, il y aurait plus de couvain au printemps.

Cette année et pour la première fois, j’hiverne les ruches sur 8 ou 9 cadres avec 1 à 2 partitions chaudes et réfléchissantes. Constat au printemps.