Projet APIcampus : «Des abeilles connectées pour mieux comprendre leur vie et la nôtre»

Pour mieux appréhender les changements climatiques liés à notre environnement, des chercheurs de Paul Sabatier s'apprêtent à connecter cinq ruches au printemps prochain.

Vu sur La dépêche du midi : https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/14/2704510-projet-apicampus-abe...

Le Campus Innovant de l'université Toulouse III Paul Sabatier a lancé, hier soir, son projet APIcampus où se sont réunis les acteurs du projet dans l'amphi Concorde. L'outil, ouvert à toute la communauté universitaire, aux riverains, entreprises et institutionnels, ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche dans le domaine de l'observation des abeilles par le truchement de capteurs informatiques. En avril 2018, cinq ruches connectées seront installées sur le campus scientifique. Le projet qui allie recherche, formation et innovation expliqué par sa coordonnatrice et maître de conférences Nathalie Del Vecchio.

Quelques mots pour présenter le projet Api-campus ?

C'est un projet qui entre dans le cadre du Campus innovant et qui est en faveur de la transition écologique. Api-campus se présente en trois volets. D'abord, l'implantation de cinq ruches connectées en 2018 (en open data). Parallèlement, on contribue à sensibiliser autour de la biodiversité, des pollinisateurs.

Les abeilles sont-elles toujours en danger ?

Oui, ce sont des problématiques qui sont toujours d'actualité. Je ne suis pas une experte en la matière, mais en effet ce syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles nous interpelle. Il y a des problématiques liées à l'environnement de ces pollinisateurs, notamment l'épandage de pesticides et puis le rôle que jouent les abeilles dans cette grande chaîne alimentaire. Il faut peut-être civiliser les gens à trouver des alternatives biologiques : dans les jardins, les espaces verts. On échange aussi avec les maraîchers. Certains ont passé des contrats avec des apiculteurs ou des multiplicateurs de semences. On y voit des apiculteurs qui viennent installer des ruches en période de floraison pour justement sécuriser cette pollinisation. Il y a en tout cas une réflexion à mener sur des partenariats gagnant-gagnant, sur le service rendu par ces pollinisateurs. On parle de l'abeille, mais on s'intéresse aux pollinisateurs en général : ça peut être le bourdon. Le deuxième volet de notre projet, c'est de sensibiliser à ces pollinisateurs.

Qu'est-ce qu'une ruche connectée ?

On a acheté les cinq ruches. Pour l'instant, on a n'a pas encore acheté les essaims à un apiculteur. Il s'agira de cinq colonies d'abeilles, on les aura en avril 2018. En amont, on réfléchit au positionnement des capteurs. L'idée, c'est de mesurer la température interne, l'humidité de la ruche. Pourquoi connectée ? Notre objectif, c'est que ces données connectées soient rendues disponibles. Par exemple, le poids d'une colonie d'abeilles donne des indications sur sa vie et sur notre environnement.

Api campus ?

On pourrait l'entendre comme un campus joyeux, car il y a finalement un peu de cela dans ce projet scientifico-écologique et collaboratif qui semble enthousiasmer la communauté des chercheurs. Il englobe en effet plusieurs domaines (installation de ruches connectées, plantation d'une centaine d'arbres, respect de l'environnement…) et est un véritable partenariat entre le Centre de recherche sur la cognition animale (unité mixte de recherche université Toulouse III — Paul Sabatier/CNRS, UMR 5 169), l'entreprise Beeguard, le Crous Occitanie, l'association Arbres et Paysages d'Autan 31, et le service gestion et exploitation (SGE) du rectorat de l'académie de Toulouse.

Recueilli par Gérald Camier

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