DNA du 26 juillet 2017 – Abeilles en ville, de la désinformation, voire une volonté de nuire…

Quelle ne fut pas ma surprise, en lisant ce matin, la première page du volet local des DNA.

Sur une pleine page, dans un premier article, un apiculteur strasbourgeois aux méthodes alternatives témoigne de sa pratique apicole qui tient plus de la spiritualité que de l’utilisation des techniques éprouvées. Il constate que la population des abeilles en ville est en surnombre et tire de ses observations des conclusions faisant loi, sans aucune référence scientifique. Passons, il faut de la place pour tout le monde et toutes sortes d’apicultures, même des plus marginales.

Ce qui m’a le plus choqué, ce sont les propos de Madame Brolly, chef de mission sur la biodiversité à l’Eurométropole. Notre association apicole collecte des données par un recensement et par des campagnes de visites sanitaires des ruches de nos membres, permettant de faire un état des lieux du volume et de la santé des populations d’abeilles. Ces chiffres bruts ont été communiqués aux services de l’Eurométropole.

C’est un couteau planté dans notre dos, en plus d’utiliser nos chiffres sans les comprendre, Madame Brolly nous accuse d’un manque de coopération et en conclut des projections farfelues de 2000 ruches à Strasbourg ce qui entraineraient d’après elle, une pénurie alimentaire pour l’ensemble des polinisateurs.

C’est de la désinformation liée à une volonté de nuire à notre association qui prône une apiculture urbaine et respectueuse.

Au quotidien, nous assurons un encadrement des membres et garantissons les bonnes pratiques apicoles au sein de nos ruchers associatifs par une approche régulée du nombre de ruche.

L’article poursuit, sous couvert d’un témoignage anonyme, par une dénonciation des pratiques d’apiculteurs amateurs qui achèteraient des essaims d’abeilles d’importation nuisant à la sauvegarde de l’abeille noire. Mais de quoi parle-t-on ?

L’association Asapistra milite pour la sauvegarde de l’abeille locale, sans tomber dans un extrémisme d’une race pure et mythique. A ce titre, nous avons développé un programme d’élevage de reines qui tient compte de ces critères de sélection à l’attention de nos membres.

Pour conclure, on peut se demander si cela n’est pas un faux prétexte pour justifier d’un bétonnage du centre-ville et d’un détournement du PLU pour toujours plus de concentration urbaine au détriment d’un développement de coulées vertes préservant l’habitat des polinisateurs sauvages et favorisant, comme le fait Asapistra dans la grande majorité des communes avoisinantes, la plantation d’espèces végétales riches en potentiel mellifère, et de préférence indigène.

 

Aux bons penseurs et donneurs de leçons, nous ne laisserons pas colporter ces ragots et instituer par des attitudes perfides un climat malsain et dommageable pour l’abeille qui continue irrémédiablement son déclin en France comme dans le reste du monde.

Nicolas Hardy.

Président de l’Association Apicole de Strasbourg – ASAPISTRA

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Commentaires

C'est percutant , pour moi un peu trop polémique sur le plan politique même si je suis entièrement pour les coulées vertes dans l'EMS. Je soutiens bien sûr ton initiative; attendons la réaction des autres syndicats, et préparons nous pour la rentrée. Michel