Janvier. Ma ruche est morte de faim (et de froid).

Janvier 2018, une ruche est morte de faim (et de froid) au Fort Ducrot. C'est toujours un moment douloureux pour l'apiculteur qui tout au long de l'année a surveillé, soigné son essaim.

 


L'apiculteur a remarqué fin janvier que, contrairement a ce qui pouvait être observé les semaines précédentes, il n'y avait plus aucune activité au trou de vol par jour de beau temps où le soleil irradie le devant de la ruche. Inquiet, il a décidé de jeter un coup d'oeil rapide à l'intérieur de la ruche.

 

La description de la situation telle qu'elle s'est présentée à l'ouverture de la ruche:

À l'ouverture du toit, le nourrisseur ne fermait pas hermétiquement le corps de ruche. Il y a plusieurs cadres avec du pollen qui semble récent, mais plus de miel du tout. Il y avait encore, mais très peu d'activité la semaine dernière. le candi a été un peu entamé. La colonie était faible (3000 abeilles environ).

Il semblait y avoir des ressources en miel suffisantes à l’automne. Une chose intrigante est que tous les cadres soient vides, y compris ceux en rive. Normalement ces cadres contenaient du miel. Est-ce que la ruche aurait été pillée à un moment ou à un autre, et que finalement les abeilles se sont retrouvées sans ressources?

Le pollen présente quelques cellules blanches, et la surface extérieure des alvéoles sur les cadres semble grise, comme brossée : champignons ? (voir les photos).

Que faire avec les cadres? Doit-on les jeter? Même ceux de rive qui semblent propres ?

 

 


Les réponses et les conseils de Michel et Bruno.

 

La photo des abeilles la tête dans les alvéoles suggère une mort de famine pour certaines abeilles.

Le manque de nourriture a lancé de déclin de la colonie et il n'y avait plus assez d'abeilles et de nourriture pour pouvoir prendre du candi.

La colonie s’est effondrée, pas assez d’abeilles pour maintenir la chaleur, pour la ventilation et le déplacement de la grappe pour se nourrir. La reine était-elle encore vigoureuse pour passer un hiver ? A-t-elle été retrouvée dans la grappe d’abeilles mortes?

Il semble y avoir également quelques varroas sur la tête des cadres.

 

 

Concernant le pillage éventuel, et la faiblesse de la colonie:

 

Pour le pillage, il est possible que dès l’automne cette ruche (faible ?) ait été pillée ou alors au courant des beaux jours de l’hiver (peu). Cette ruche, dans cette hypothèse, était beaucoup trop faible à un moment donnée (très tôt ?). Avait-elle encore sa reine? Grande question et jusqu’à quand ?

Mais il faut également savoir que pour une ruche faible il y a une consommation plus importante de miel et l’épuisement plus rapide des abeilles, en comparaison d’une ruche forte.

La colonie était faible. En automne il ne faut pas hésiter à réunir les colonies les plus faibles avec les les plus fortes en tuant la reine la plus « faible ».

 

 

Sur le pollen blanc et les traces sur les cadres:

 

Pour le pollen « blanc » et les traces de « poudre blanche » sur le haut des alvéoles,  il s’agit certainement d’un champignon (aspergillus ou autre ..) par manque de circulation d’air et de chaleur. Les champignons profitent de l'humidité, plus de quoi manger, plus de l’absence d'abeilles pour se développer.

 

 


Que faut-il faire maintenant?

Retirer la ruche du rucher cela va de soit.

Prendre la ruche, enlever les abeilles mortes et traite à l'acide acétique : bas de la ruche fermée, haut de la ruche avec une hausse vide avec sur les cadres une barquette avec une éponge imbibée d'acide acétique. Haut fermé hermétiquement avec couvre cadre. Laisser tout ceci dans un endroit ventilé. Attention l’acide ascétique à 80% est dangereux à manipuler, surtout pour les voies respiratoires. Port d’un masque obligatoire.

Ensuite, à revoir au printemps pour trier les cadres, garder ceux qui sont beaux et faire fondre ceux qui sont sombres.

 

Acide acétique? Est-ce que le soufre peut-être une alternative? 

Le souffre dépose du H2SO4 (anhydride sulfureux) dans les cires  et sur le bois. De plus sa combustion pompe tout l’oxygène dans la pièce, ou le hangar, où la fumigation est faite. Faire la fumigation de préférence à l’extérieur. Utiliser le soufre est une solution possible, mais il faut bien aérer et nettoyer les cadres et caisses après.

 

 

La ruche a bien évidemment immédiatement été retirée du rucher. L'apiculteur a finalement décidé, après élimination des abeilles mortes et découpe des parties de cadres "douteuses", de passer l'ensemble au soufre. Pour les cadres qui contiennent du pollen, est-ce qu’ils peuvent être réutilisés tels quels après exposition au soufre. C’est à dire, en pratique, est-ce qu’il est envisageable de les donner à des abeilles en les mettant dans leur ruche?

 

A titre personnel je ne le ferais pas, mais c’est possible en théorie  après 2 à 3 mois de bonne ventilation des cadres soufrés .il fut un temps où je le faisais , mais depuis que j’utilise l’acide ascétique  je suis sûr à 100% de ne pas avoir de résidus  indésirables

Le grand avantage de l'acide acétique est que tu mets toute la ruche sous acide maintenant et tu peux trier tes cadres tranquillement plus tard quand tu as la chaudière à cire ou quand il y a du soleil avec le cérificateur solaire. En plus l'acide acétique va attaquer les champignons (poudre blanche visible sur les cadres) et participer à assainir les cadres et ce qu'il y a dedans.

Le moment opportun, trier les cadres beaux => remettre dans une ruche, miel bof => faire lécher (puisque aucun suspicion de maladie, amis dans un endroit isolé car les abeilles vont être excitées) puis refonte et cadre foncés => refonte.

 

 

 

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