île des pêcheurs, un peu d'histoire.

Informations relatives à l'Ile des pêcheurs transmises par J.C.Moes, que nous remercions, extraites du courrier des lecteurs des DNA.

 


Souvenirs de la Fischerinsel

M. Jean-Marie Gillig est originaire d’Ostwald, ancien inspecteur de l’Éducation nationale et auteur de plusieurs ouvrages autour de l’éducation et de l’histoire locale, dont « En Alsace dans les années 1940 et 1950 », paru récemment aux éditions Belvédère :

« En tant que témoin, je voudrais apporter ma contribution à l’histoire de cette île et de son restaurant qu’avaient célébrés dans leurs poèmes en dialecte les poètes Albert et Adolphe Mathis.

Je me souviens d’avoir fréquenté la Fischerinsel dès l’âge de six ans quand j’étais invité par la famille Beck, tenancière du restaurant, à y passer certains dimanches d’été en compagnie des convives, venus de Strasbourg, d’Illkirch ou d’Ostwald pour y déguster l’excellente friture dénommée Gebacheni Fischle ou les fameux poulets élevés sur place, les Mischkrätzlerle, comme je le relate dans mon livre "En Alsace dans les années 1940 et 1950, Souvenirs d’enfance (Le Belvédère, 2015)".

Dans les années 1950, les Strasbourgeois qui voulaient s’y rendre pouvaient prendre à l’aller et au retour la ligne 8/18 du tramway Strasbourg-Lingolsheim et le trolleybus Roethig-Ostwald qui avait un arrêt juste en face de la rue de l’Île-des-pêcheurs. Il leur restait alors à faire quelques centaines de mètres à pied.

Très souvent aussi, des citadins sportifs membres des anciennes sociétés nautiques comme le Rowing Club, l’Ill Club ou le Cercle de l’aviron de Strasbourg, se trouvant sur l’île Weiler en face de l’actuel quai Jean-Pierre Mayno, venaient à la Fischerinsel par la voie la plus naturelle et la plus belle, celle en canot remontant le fil de l’eau, entre les prés fleuris et les roselières.

Il était également possible d’atteindre la Fischerinsel par l’est, à la limite sud de Strasbourg en prenant la ligne 16 du tramway Strasbourg-Illkirch-Graffenstaden et en descendant à un arrêt qui se situait à l’ouest de l’actuelle station Hohwart, de se diriger vers le canal du Rhône au Rhin et, après l’avoir franchi, de prendre alors un sentier à travers les prés pour arriver à la rive droite de l’Ill, juste en face de l’auberge de l’île. Là, ils hélaient à grands cris le patron de l’auberge, Adolphe Beck, qui se faisait nautonier en la circonstance et les conduisait debout dans sa barque à fond plat en quelques coups de rame jusque sur l’autre rive à son restaurant.

De nombreux Ostwaldois se souviennent encore de la Fischerinsel à laquelle ils se rendaient à pied de préférence le dimanche après-midi à la belle saison.

Hélas ! Aujourd’hui la bâtisse de l’ancien restaurant de la Fischerinsel tombe en ruines et est à l’agonie depuis sa fermeture en 1966. Quand je passe devant l’île lors de promenades dans la forêt du Niederwald, je me remémore avec nostalgie ces vers du poète Albert Mathis : « En Owe uff d’r Fischerinsel, in Oschtwald baempelt’s Owegloeckel, D’natür steht vor mer wie e Draam (Un soir à l’Île des pêcheurs, tintinnabule la cloche du soir, La nature devant moi, se présente comme un rêve »).


 

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Une carte postale de 2016.

Denis vous accueille au Rucher Associatif de l'île des pêcheurs.

 

 

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J aimerais bien les nouvelles cartes postales pour ma collection ! 

Ah! ben bravo. Je constate qu'il n'y a pas de limite au défoulement...smiley