Les apiculteurs font-ils parti d'une population plus exposée aux particules fines ?

L’association ATMO-Est en collaboration avec la ville de Strasbourg a lancé une étude pilote en équipant une vingtaine de riverains de l'Eurométropôle avec un capteur mobile de particules fines (PM).

Les particules fines, c’est simplement de la poussière et dans le cas de la pollution de l’air, ces poussières sont les plus souvent issues de combustions qui ne sont pas totales. Elles gênèrent ce qu’on appelle des imbrûlés. Quand on voit la fumée sortir des cheminées, d’un pot d’échappement ou en apiculture quand on respire la fumée de l’enfumoir, c’est parce qu’il y a une concentration forte de particules de plus ou moins petites tailles.

Les particules fines pénètrent en profondeur dans les poumons. Elles peuvent être à l’origine d’inflammations, et de l’aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires. De plus, elles peuvent transporter des composés cancérigènes absorbés sur leur surface jusque dans les poumons. « Actuellement, les particules en suspension (ou matières particulaires) et l’ozone constituent un risque sanitaire grave dans de nombreuses villes des pays développés et en développement. On peut établir une relation quantitative entre le niveau de pollution et certains critères sanitaires (augmentation de la mortalité ou de la morbidité). On obtient ainsi des indications précieuses sur les progrès de la santé auxquels on peut s’attendre si l’on réduit la pollution de l’air. 

Le microcapteur qui équipe les volontaires est du type AirBeam2. Il permet de mesurer les particules fines de 1 µm, de 2,5µm et de 10µm.

Valeurs limites pour la protection de la santé humaine :

50 µg/m3 en moyenne journalière, à ne pas dépasser plus de 35 jours par an

Affichage des mesures par le logiciel associé au microCapteur, prisent lors d'une scéance d'apiculture le 26 mai 2019: 

On remarque que lors d’une intervention typique d’un apiculteur sur une durée 1:30 heure lors d’une journée ensoleillée et sans vent, les seuils limites pour la santé de l’être humain sont largement dépassés. On observe une pointe à 187 µg/m3 de particules fines 10 µg, soit plus de trois fois le seuil maximum autorisé, lors de l’opération de ré-allumage de l’enfumoir.

 Le logiciel vous permet la géolocalisation des mesures effectuées avec un code couleur pour indiquer la teneur en PM ainsi il est facile de repérer les zones plus polluées comme durant le passage au-dessus de l'autoroute A35 à la hauteur de Ostwald avec un léger vent d'Est.

Exemple de géolocalisation lors d'une séance d'apiculture

Conclusion:

Cette étude qui a pour but en premier lieu de sensibiliser le grand public sur le taux de particules fines dans notre environnement quotidien nous montre qu’il faut aussi être prudent lors de nos interventions apicoles. Les habitudes d’être plus discret et en début de saison de ne pas utiliser l’enfumoir peut être un moyen de prévention. Pour les professionnels qui sont exposés à l’inhalation de fumés de fréquence répétées doivent revoir leurs habitudes et faire beaucoup plus attention.