Y'a plus de saison pour le varroa!

Les printemps précoces, les automnes doux et longs, favorisent la reproduction du varroa. Cela peut nous conduire à faire évoluer nos pratiques quant au suivi de l'infestation des ruches et aux traitements anti-varroa. 

 

Ce que  l’on observe dans notre belle région d'Alsace:

  • un hiver de plus en plus court
  • des températures au dessus des moyennes dès janvier
  • un printemps parfois erratique. Des variations importantes. Alternance de chaleur et de mauvais temps. 2019 a été un bon exemple avec un printemps précoce et un mois de mai froid et pluvieux.
  • canicule et sécheresse en été
  • Douceur en automne

 

Un rappel sur le varroa

  • Diffusion et dissémination : les varroas phorétiques, femelles varroas sur les abeilles (ouvrières, mâles) qui vont infester d'autres ruches (dérive des abeilles, vagabondage des mâles). Ces femelles n’attendent que de pouvoir « sauter » dans du couvain non operculé pour se reproduire.
  • Reproduction : dans le couvain. La femelle fondatrice pond 1 mâle et 2 femelles dans du couvain non-operculé (3 femelles dans le couvain mâle). Le mâle féconde ses sœurs. À la naissance de l’abeille, ce sont 2 ou 3 varroas femelles qui vont aller sur les abeilles avec comme objectif d’infester du couvain non operculé. A ce rythme un varroa femelle aura eu une descendance de 64 femelles en 4 mois. Et l’usine à varroa continue tant qu’il y a du couvain.

 


Les conséquences du réchauffement sur la lutte contre le varroa.

Le réchauffement est un facteur favorable au développement du varroa dans les ruches. En attendant les abeilles VSH, il est d'autant plus nécessaire de suivre le taux d'infestation et intervenir dès que possible pour diminuer la pression du varroa. Voir "Le comptage des varroas. Pourquoi? Quand? Comment?".

 

Des hivers de plus en plus courts.

  • période d’arrêt de ponte qui se réduit (personnellement j’ai vu du pollen rentrer dans mes ruches à la mi-décembre 2019)
  • Risque à terme, comme dans le sud de la France, de ne plus avoir d’arrêt de la ponte en hiver.
  • dans une telle perspective, le traitement anti-varroa d’hiver, tel qu’il est fait aujourd’hui, pour éradiquer les varroas phorétiques (les seuls dans la ruche en l’absence de couvain), devrait être repensé.

 

Printemps précoce, températures au dessus des moyennes.

  • reprise de la ponte beaucoup plus tôt
  • qui dit couvain, dit reproduction du varroa
  • sortie d’hivernage à faire plus tôt
  • renforcer la lutte anti-varroa au printemps. Piégeage dans du couvain mâle. Traitement conséquent anti-varroa (par ex, 3 applications de VarroMed au printemps, voir "Pourquoi faire plusieurs applications de VarroMed au printemps?")

 

Canicule et sécheresse en été.

  • S’il fait vraiment trop chaud (dans les ruches) le varroa peut en pâtir (au delà de 40°C le varroa meurt, l’abeille tient jusqu’à 48°C). Mais il ne faut pas trop compter là dessus.
  • Un fort traitement d’été peut être nécessaire pour enrayer la reproduction de varroa. Elimination des varroas phorétiques et des varroas dans le couvain. Pour les traitements au VarroMed, prévoir jusqu'à 5 applications.

 

Automne chaud et long.

  • chaleur et floraisons tardives vont avoir pour conséquence un couvain beaucoup plus abondant et pendant plus longtemps en automne. Une aubaine pour la reproduction du varroa.
  • Contrôler périodiquement en automne le niveau d’infestation. Éventuellement refaire un traitement anti-varroa en automne si l’infestation est vraiment trop importante