Fin Juillet. VarroMed traitement d'été, c'est le moment!

La récolte du miel se termine, les hausses à miel sont retirées, c'est le moment de procéder au traitement d'été avec le VarroMed (traitement anti-varroa biologique).

 

Le traitement se fait en plusieurs applications espacées de 6 jours. Application 1 au jour J1, application 2 au jour J7, application 3 au jour J13, etc.

Le nombre d'applications nécessaire dépend de l'état de la ruche :

  • ruche faiblement ou moyennement infestée par le varroa : 3 applications;
  • ruche fortement infestée, ou très populeuse avec beaucoup de couvain (5 applications).

Il est recommandé de compter le nombre de varroas tombés pendant les 6 jours qui suivent l'application du produit. Le comptage peut se faire à l'aide du plancher graissé (mais attention, compte tenu des chaleurs actuelles, fermer le fond grillagé avec le plancher peut poser des problèmes de température à l'intérieur de la ruche). Si à la troisième application le nombre de varroas tombé est supérieur à 50 (*), il est nécessaire de procéder à une ou deux applications supplémentaires.

Voir les conseils sur l'utilisation du VarroMed. En particulier les pages 7 et 8 (mais les autres sont aussi intéressantes).

 

 

(*) la brochure du VarroMed et les conseils d'utilisation indiquent un seuil de 150 varroas et non 50. Le seuil de 150 a été ramené à 50 pour tenir compte du fait que les automnes sont de plus en plus doux, qu'il y a encore du couvain relativement tard dans la saison ce qui est favorable au développement du varroa. D'où la nécessité d'arriver à un taux d'infestation beaucoup plus bas en fin d'été et éviter un taux d'infestation critique en fin d'automne (ce qui a été observé en 2018 sur certaines ruches qui n'ont finalement pas passé l'hiver).

 

 

 

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Commentaires

N’est-il pas un peu trop tôt pour faire un traitement VarroMed ? En ce moment mes ruches Dadant sont encore très peuplées avec 2 à 3 hausses sur le corps. Deux remarques. La première. En 2018, j’ai fait les dernières récoltes de miel vers le 20 août et j’ai traité contre le varroa dans la foulée. Il n’y a pas eu de colonies mortes durant l’hiver. La deuxième. Pour faire un traitement VarroMed efficace, il faut regrouper les abeilles. Avec la canicule, resserrer un essaim dans le corps qui représente moins de la moitié de leur espace actuel, n’est ce pas fragiliser la colonie ?

La canicule peut avoir un effet bénéfique contre le varroa. Un exposé de 2004 d’un canadien, Émile Houle, nous rappelle que la thermothérapie fait partie des méthodes de lutte contre le varroa. Un extrait de son exposé : « Plusieurs expériences ont été menées sur l'utilisation de la chaleur contre le varroa et l'acarien de l'abeille qui vit dans la trachée, certaines avec un certain succès, d'autres pas. Les acariens sont très sensibles à la chaleur. Avec la thermothérapie, il s'agit donc de trouver la température et la durée de traitement qui vont permettre de réduire le nombre d'acariens sans tuer les abeilles. Une température supérieure à 36 °C met en péril la reproduction du varroa. Dans certains pays (Algérie, Maroc) il y a moins de varroas, la température du couvain restant à une température dépassant les 36 °C. Des expériences, réalisées en Louisiane par John Harbo du Département américain de l'agriculture (USDA, 1993), ont démontré qu'une température de 39 °C pendant 48 heures décimait les acariens de l'abeille. À 44 °C pendant 4 heures, les varroas présents dans le couvain meurent mais pas nécessairement ceux qui sont sur les abeilles, car elles réussissent à garder la température plus basse. Pour augmenter la température dans les ruches, le chercheur les a simplement peintes d'une couleur foncée plutôt qu'en blanc. Dans une ruche foncée, les abeilles passent plus de temps à battre des ailes pour diminuer la température de l'air, ce qui fait qu'elles s'échauffent elles-mêmes. Comme les acariens de la trachée sont très sensibles à cet accroissement de température, ils en meurent. Ce sont des techniques très peu utilisées, car elles nécessitent un appareillage spécial et elles peuvent avoir un effet négatif sur le développement de la colonie si cette dernière est surchauffée. Des recherches ont aussi démontré que des ruches placées à l’ombre avaient plus de varroas comparativement à celles exposées au soleil (American Bee Journal, vol. 144, no 6, June, 2004 : 481-485). »

Si la canicule peut avoir un effet positif contre le varroa, profitons-en.

La canicule actuelle rend la vie du varroa un peu plus inconfortable. Tant mieux. Mais les abeilles souffrent aussi.

La population d'abeilles dans une ruche atteint son maximum, en général, au mois de juin, après elle diminue. Avec les chaleurs actuelles et le manque de ressources (sécheresse) il est vraisemblable que le ponte a été réduite.

Le varroa lui continue à se multiplier. Si on tarde trop, le taux d'infestation peut devenir critique. Cela dépend du taux actuel dans la ruche. S'il est faible on peut décaler le traitement, s'il est fort la ruche va souffrir avec la prolifération du varroa qui continue. Le nombre maximum de varroas est atteint à la fin de la saison apicole en début d’automne. Du fait de son mode de reproduction, la population de varroa présente une croissance de type exponentiel. Plus on tarde à traiter, plus le taux d'infestation augmente rapidement.
Voir le petit article de Bruno sur l'entrée en hivernage avec un graphique qui illustre l'évolution de la population d'abeilles et celle du varroa.

Rappel de l’impact du varroa sur les abeilles; action pathogène du Varroa destructor sur les abeilles:

  • Irritation
  • Sur le poids (10 à 18%) et sur l’espérance de vie,
  • Spoliatrice,
  • Sur les défenses immunitaires,
  • Sur la taille des glandes hypo pharyngiennes,
  • Mutilante,

 

Quand on commence le traitement anti-varroa assez tôt après les récoltes, quand la population d'abeilles diminue, on protège mieux l'état sanitaire de la ruche et de sa population.

Il n'y a pas d'obligation à traiter maintenant (fin juillet). Si on peut le faire c'est bien pour les abeilles. Si le taux d'infestation du varroa est faible, on peut décaler le traitement.

Comme bien souvent en apiculture, en dehors de principes généraux qui ne sont pas discutables (comme ici faire un traitement anti-varroa), il n'y a pas une seule manière de faire qui soit la bonne et les autres mauvaises. Sur le cas précis du traitement anti-varroa, c'est à l'apiculteur de décider comment il va conduire sa ruche vis à vis de l'infestation :

  • en fonction du taux d'infestation observé en juillet, s'il est faible on peut attendre, s'il est fort il vaut mieux traiter au plus tôt
  • en fonction des récoltes de miel. Si on ne prévoit plus de récolte de miel après juillet, pourquoi attendre? Si l'on veut faire une récolte de miel en septembre, s'assurer que les ruches ne sont pas trop infestées
  • mais ne pas perdre de vue que quand on fait le traitement plus tôt on diminue de manière importante la pression du varroa sur la ruche et ses conséquences sur la santé des abeilles

Sur le traitement de ruches très populeuses qui ne sont pas sur un seul corps (en général Langstroth). On traite chaque corps, on ne regroupe pas la colonie sur un seul corps.

Un autre point. Le varroa se multiplie à l'intérieur d'une ruche, mais la contamination vient aussi des autres ruches à proximité. D'où l'importance de procéder au traitement simultané de l'ensemble des ruches d'un rucher.

 

A chacun d'adapter sa conduite de ruche à l'état de ses colonies et à ses impératifs de production; tout en s'assurant de la bonne santé de ses abeilles.